Comment trouver un métier qui fait sens ?

Ikigai ! Dans un monde où le Sens n’a jamais été autant d’actualité pour faire face aux enjeux actuels notamment écologiques. Le concept d’ikigai est apparue comme la solution pour mettre du Sens dans notre vocation professionnelle.

Beaucoup de personnes culpabilisent ou sont en dépression aujourd’hui car il leur manque cet élément essentiel du sens, notamment au niveau professionnel. Trouver son ikigai permet d’y remédier ! D'après mon expérience je trouve que la notion d’ikigai devrait être insérée dans toute démarche de renouvellement professionnel, de bilan de compétence.

Avant de t’en dire plus sur comment j’ai fait une découverte pour le connecter plus rapidement, je t'invite à sentir l'essence de cette philosophie qui va bien au delà de trouver le métier qui nous correspond

1 La philosophie de vie ikigai

Originaire du Japon, l’ikigai est une vision globale de la vie qui a pour objectif de vieillir en bonne santé et de vivre longtemps en appréciant le plus possible la vie. Je ne connais pas d’être humain qui n’ait pas une telle aspiration :  vieillir en pleine santé ! Par contre croire que c’est possible ou impossible est un autre sujet !

A Okinawa être jeune c'est jusqu'à 70 ans.. Ensuite tu peux tu dire je suis vieux. Comment vivre vieux et en bonne santé?

L’ikigai est une philosophie de vie avec plusieurs principes:

• ne pas s’inquiéter
• adopter de bonnes habitudes
• avoir une bonne alimentation naturelle, produite localement (⅓ solide, ⅓ liquide, ⅓ air)
• faire de l’exercice régulièrement
• cultiver les amitiés chaque jour
• vivre sans hâte, aller doucement
• être optimiste

Les Japonais n’ont pas de mot dans leur langage qui parle de la retraite. Cela peut paraître surprenant mais quand on se relie à leur philosophie cela se comprend comme suit :

Si tu fais des activités, un métier que tu aimes, pourquoi arrêter un jour de le faire sauf si tu rencontres des problèmes de santé ?

C’est pourquoi l’ikigai est une vision globale de comment cultiver une bonne santé et cela passe aussi par trouver la profession qui nous correspond, celle qui génère le moins de stress possible ( l’hyper stress crée des maladies)  et surtout trouver le métier que l’on aime faire !

• C’est la somme des petites joies qui génère une joie profonde

Dans sa définition brute l'ikigai signifie : ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécu . Raison d’être, ce qui me donne envie de me lever le matin, célébrer la vie dans une joie simple.

Il y a une dimension éthique dans l’ikigai : faire ce qui est bon pour soi sans nuire aux autres. C’est une pratique, un état d’être qui se cultive et s’acquiert  avec le temps.

Si je fais une activité qui me plait, je serais nourri par la joie de faire, cela aura un impact positif sur mon entourage professionnel et personnel et je pourrais développer ainsi une joie profonde de vivre.

• 2 questions essentielles :

Quelles sont mes valeurs? Qu’est-ce qui me fait vibrer?

L’idée centrale de l’ikigai est de trouver dans quel domaine on peut être heureux et où l’on peut faire les choses avec facilité. Cela va à l’encontre de beaucoup de croyances autour du monde du travail.

Mais pour les Japonais c’est un but profond que de trouver son ikigai et de le respecter, c'est une véritable une ligne conductrice dans la vie.

2 Comment le découvrir ? A quel âge ?

Pour les Japonais il ne vaut mieux pas être né avec son ikigai : car notre vie devient une tragédie quand c'est le cas. Par exemple Mozart a vécu son ikigai très tôt, sa vie a été un parcours remplis de souffrance. Pour ceux qui découvrent leur ikigai très tôt : leur vie finit mal ou très jeune.

Pour eux l’idéal est de passer par la pauvreté pour trouver son ikigai. C’est à dire qu'on doit être prêt à faire un travail qu’on aime sans être payé au départ, puis  faire un travail qui nous paye sans l’aimer et enfin faire un travail dont le monde a besoin mais sans avoir les compétences pour le faire… L’idée étant que si l’on passe dans chacun des cadrans qui composent l’ikigai sans avoir trouvé les 4 en même temps, on fait une expérience progressive qui nous permettra d’en apprécier la richesse. C'est en expérimentant les paradoxes que l'on peut apprécier la richesse de l'équilibre : le Maitre maitrise les paradoxes.

Tout comme il faut avoir mangé une fois dans un fast food afin d'apprécier plus la valeur d'un grand restaurant.

• il n’y a pas d’âge pour trouver son ikigai

Pour les Japonais le plus important est de le trouver, en cela réside une grande bénédiction. Pour eux il est même important d’avoir goûté à plusieurs fast food (métiers qui ne nous correspondent pas du tout)  avant de trouver son ikigai.

Parfois l’ikigai n’est pas dans le secteur que l’on croit. Prenons Boticelli par exemple, il a commencé par apprendre la tonnellerie, et c’est le fait qu’il ait appris cet art qui lui a donné un style particulier à sa peinture par la suite.

De même que Steve Jobs, qu’il ait appris la calligraphie à jouer un rôle dans l’informatique avec les fontes à espacement proportionnel.

Steve Jobs :

“On ne peut pas se rendre compte du chemin, de la direction de notre vie au départ. C’est au fur et à mesure que les éléments s’assemblent pour faire un sens global.”

3 La méthode ikigai

•   1/ Ce que vous aimez  ( les fondations)

C’est la base essentielle de l’ikigai et de toute recherche pour trouver sa Voie.

Si l’on prend l’image de la construction d’une maison : ce sont les fondations de notre future vie professionnelle.

Je dois définir ce que j’aime et ce que je n’aime pas faire.

Cela est facilité en découvrant nos qualités, notre nature profonde à travers la découverte des Natures Multiples.

Être au clair sur ce point permet ensuite de passer à l’étape suivante : ce en quoi je suis doué ? Ou plutôt dans quoi puis-je développer mes compétences?

•  2/ Ce pourquoi vous êtes doués ( les murs)

C’est la deuxième étape de l’ikigai. Après les fondations de ton édifice, il est temps de bâtir les murs, des murs solides si possible. Une des constituantes du burn-out se trouve ici. Lorsqu'on a construit des murs qui ne sont pas posés sur une base solide , sans avoir approfondi l'étape 1 de ce qu'on aime faire.

Il existe don deux possibilités :

• soit vous êtes doués naturellement pour un domaine et cela correspond à ce que vous aimez faire, alors développer des compétences sera plus aisé.​​​​​​ et solide dans le temps

• je peux avoir une aptitude naturelle mais ne pas avoir envie de l’utiliser. C’est pourquoi nous allons toujours revenir à la question est-que j’aime faire cela?

Lors d’un bilan de compétences : comme son nom l’indique il s’agit de compétences acquises mais pas forcément basés sur la  zone de kiffe. Ce pourquoi on est doué dans ce cas peut devenir un piège car je peux être bon dans un domaine mais ne pas aimer faire ce que je fais.

Une compétence se construit à la suite de l’équation : acquisition de connaissances + expériences sur le terrain.

C’est pourquoi à ce stade : il est important d’identifier ce qu’on aime, ce qu’on désire et donc de revenir à l’étape 1. C’est un aspect essentiel difficile à conscientiser seul mais que l’on voit en profondeur dans le programme je change de cap.

•  3/ Ce dont le monde a besoin  ( le toit )

Comment je contribue au monde ? Une fois que nous connaissons notre terrain et avons bâti les murs, nous sommes en mesure de poser un toit sur notre édifice.

L’ikigai est vraiment tourné vers les personnes, vers le service aux autres, et nous invite à nous poser la question :

quelle graine je vais semer dans le monde ?

Toute profession, tout travail répond à un problème. Un problème n'est pas un problème, il n'est ni négatif, ni dramatique en soi.

Un problème est une opportunité pour y apporter des Solutions !

C’est une loi de l’économie très factuelle, le cordonnier répond au problème de l’usure des chaussures, le maraîcher répond au problème de : j’ai pas le temps de produire mes légume, la coiffeuse au problèmes de cheveux qui poussent, etc...

Comment mes talents peuvent apporter des Solutions aux problèmes de ce monde, à un problème dans le monde?

Ce stade demande une forme de créativité, d'adaptation aux lois du marché de la demande de résolutions de problèmes. Il est beaucoup plus facile de s'adapter au marché lorsque l'on connait bien les deux 2 étapes précédentes : ce qu'on aime et nos compétences.  

•  4/  Ce pourquoi vous êtes payés ( le jardin )

Une fois la maison construite nous pouvons nous occuper de notre jardin !

Oui il est important d’être payé ! Mais ce ne doit pas être la motivation principale!

Beaucoup de personnes passent à côté de leurs talents ou de leurs rêves en se focalisant que sur cet aspect là !

Il existe très peu de gens dont c'est l'ikigai de ne se focaliser sur le fait d'être riche.

L’argent est un moyen et non pas une fin ! Ainsi cet aspect de l’ikigai n’existait pas pour les Japonais au départ, il a été rajouté par les Occidentaux dans une perspective de coaching. La vision de l'ikigai propose de passer par la pauvreté pour ensuite vraiment connaître votre ikigai. La pauvreté est une étape essentielle pour ensuite vivre de son ikigai. L'idée est d'accepter de passer un temps par cette étape de pauvreté. LE succès ne vient pas en un jour, Rome ne s'est pas construite en un jour ! Il existe un loi temporelle qu'il est importante d'accepter avant d'être totalement épanoui.

Bien sur cette dimension est importante à prendre en considération et fait partie de la réalité d’autant plus lorsqu'on a des engagements familiaux ou financiers.

C’est donc la dernière question à se poser : Comment puis-je être rémunéré?

En effet si c’est possible, si notre situation le permet c’est mieux de se la poser le moins possible au départ.

Cette étape correspond au jardin dans la maison, il a besoin d’être entretenu mais demande aussi beaucoup de patience avant d’en voir et obtenir les fruits.

Car ensuite, plus nous développons nos talents basés sur notre raison d’être ( zone de kiffe, zone de génie) plus nous construirons une maison.

4 Peut-on le découvrir seul ?

C’est un travail d’investigation. Vouloir connaître son ikigai est comme partir en enquête sur soi-même.

• Patience

Si tu veux découvrir ton ikigai : arme toi de patience car cela peut prendre plus ou moins de temps pour le découvrir. L’idéal est d’avoir vécu un ensemble d’expériences bénévoles et professionnelles avant de vouloir savoir.

J’ai remarqué qu’il est beaucoup plus facile à trouver pour une personne qui a passé les 25/30 ans dans les personnes que j’accompagne pour changer de cap.

A titre indicatif, je considère l’avoir vraiment connecter à 33 ans, j’ai commencé à chercher à 26 ans, c’était un peu tôt, et en même temps ça m’a permis d’affiner assez rapidement.

Tu vois ça m’a pris 7 ans de recherche et surtout le plus important a été la somme de toutes mes d’expériences professionnelles que je vais comme des échecs mais avec le recul s'avèrent avoir été le terreau pour définir ce que je ne veux pas vivre et surtout ce que je veux vivre.

• l’expérience est le maître mot de l’ikigai

On ne peut découvrir son ikigai qu’en ayant vécu des victoires et surtout des échecs. C’est la somme de ces expériences qui nous amènent de plus en plus de clarté sur notre raison d’être.

En même temps, il arrive souvent que l’accumulation des expériences génère de la confusion et un sentiment d’être perdu pour la suite des expériences à vivre ( crise de la trentaine, quarantaine et aussi cinquantaine).

Les crises sont nécessaires pour faire le point et passer à un nouveau niveau de compréhension sur soi,  et affiner ce qu’on veut vivre ensuite.

J’ai vécu un crise intérieure de 3 ans à partir de 29 ans qui était très désagréable à vivre, mais en me faisant aider par des thérapeutes et coachs, avec le recul je bénis cette période quand je vois les fruits qu’elle m’a apportée.

C’est dans ces moments là qu’on a le plus besoin d’aide extérieure

• La prise de recul nécessaire

Le problème que l’on rencontre quand on cherche seul à relier les points de notre dessin de vie, la biographie est l'étape numéro 1 de l'accompagnement je change de cap,  c’est que nous n’avons pas le même point de vue que le dessinateur au dessus de sa feuille. Nous sommes à l’échelle du point, nous voyons seulement les points qui se suivent dans notre vie, sans en voir la forme globale du dessin de notre vie.

Lorsque j’accompagne une personne j’ai le rôle du dessinateur. Je questionne mes clients pour voir leur grand dessin apparaître au fur et à mesure. C’est un processus qui ne se fait pas en un jour !

Si l’on regarde tous les points : il y a différentes zones sur la feuille, quand on regarde juste une zone : on ne peut pas comprendre. Cela demande d’avoir une vue globale pour comprendre tout le dessin. Seul, ce travail de recul est impossible à faire : il faut faire appel à un dessinateur habitué à rassembler les points d’une personne pour y parvenir. C’est le travail de prise de recul fait en coaching avec je change de cap.

Pour illustrer cela, prenons l’histoire de Fatima la fileuse et la tente :

Je vous la raconte dans cette vidéo: écouter l'histoire

Cette histoire de Fatima la faiseuse de tente est le reflet de la vie humaine, nous passons d’un point à l’autre sans savoir pourquoi et une fois qu’on a relié tous les points : on se rend compte de l’image unique et exceptionnel qui a été tissé, les dénominateurs communs, ce qui nous a fait vibrer !

5 Connaitre son ikigai : les conséquences professionnelles

• Pour un salarié

-Un meilleur positionnement professionnel

Cela permet de définir quelle place prendre précisément dans une entreprise

-Une plus grand facilité à rebondir en cas de changement

-Augmentation de sa valeur personnelle ( confiance en soi/ estime de soi)

-Amélioration de sa valeur sur le marché : se connaître précisément permet de mieux argumenter pour obtenir un poste ou négocier une augmentation de salaire.

• Pour un entrepreneur

Il est essentiel de connaître son ikigai, car cela devient un moteur puissant d’énergie. Un entrepreneur qui n’est pas connecté à son pourquoi, à sa raison d’être a peu de chance de perdurer dans le temps.

Les entreprises qui arrivent le mieux à se déployer ont à leur tête un dirigeant qui est très au clair sur son ikigai. Les plus grandes réussites entrepreneuriales sont basés sur des personnes très alignées avec leur ikigai. L'entrepreneur le plus inspirant que j'ai rencontré est Gunter Pauli, le seul qui arrive à prendre suffisamment de recul pour rester aligné avec ses valeurs.

Cela  est souvent vécu inconsciemment, mais  il aura un grand intérêt  à en prendre conscience. Cela l’aidera à affiner sa dynamique de projet, à prendre clairement position dans ses choix et ses challenges.

6 La phase d’intégration

• Une fois notre ikigai découvert,

il existe une première phase ou nous avons besoin de nous en rappeler régulièrement pour nous en imprégner.

Nous ne venons pas de la culture japonaise, cet art de vivre ne nous a pas été transmis dans notre éducation, donc nous devons nous auto-éduquer.

Lorsque j’ai découvert mon ikigai, je l’ai écrit sur un poster et je l’ai affiché dans mon bureau de manière à le voir chaque jour !

Trois ans après, je continue d’avoir ce poster affiché, je le regarde moins souvent. Mais par période, quand je sens que je suis dans une période de remise en question : j’y reviens et je m’en remémore. Ou bien lorsque j’ai une opportunité d’un nouveau projet, je regarde mon ikigai et je sens si cela va dans le sens de celui-ci.

• L’ikigai est évolutif :

Connaitre son ikigai est une boussole qui donne une direction très claire à notre vie. C’est un état d’être profond qui est synonyme d’une grande paix intérieur.

• Pour aller vers soi, vers son ikigai et en vivre : il y a des freins :

croyances, conditionnements, habitudes, éducation

Donc il y a besoin de libérer pour pouvoir s’aligner

Tout le monde a un ikigai et peut  le découvrir à un un âge plus ou moins avancé ,cela n'a pas d'importance, ce qui compte c'est d'apprécier le chemin de la vie. C'est pour quoi avant de le trouver,  il est important d'intégrer les bases pour prendre soin de soi.

Le récap’ pour les ceux qui ont moins de temps

1/L’idée centrale de l’ikigai est que de trouver dans quel domaine on peut être heureux et où l’on peut faire les choses avec facilité

• L’ikigai est une philosophie de vie avec plusieurs principes
• C’est la somme des petites joies qui génère une joie profonde
  

2/ Il n’y a pas d’âge pour trouver son ikigai. Pour les Japonais le plus important est de le trouver, en cela réside une grande bénédiction.

3/ la méthode de l'ikigai:

• 1/ Ce que vous aimez  ( les fondations)
• 2/ Ce pourquoi vous êtes doués ( les murs)
• 3/Ce dont le monde a besoin  ( le toit )
• 4/  Ce pourquoi vous êtes payés ( le jardin )

3/ La patience et l’expérience permettent de trouver notre ikigai. Nous avons besoin régulièrement de prendre du recul pour le trouver, voir même d’une aide extérieure pour avoir un regard objectif sur les indices contenues dans notre parcours de vie passé.

4/  les conséquences professionnelles

• Pour un salarié, meilleur positionnement professionnel

           Cela permet de définir quelle place prendre précisément dans une              

            entreprise. Une plus grand facilité à rebondir en cas de changement

• Pour un entrepreneur

Il est essentiel de connaître son ikigai, car cela devient un moteur puissant d’énergie. Les plus grandes réussites entrepreneuriales sont le résultat de personnes très alignées avec leur ikigai.

5/ Une fois notre ikigai découvert, il existe une première phase ou nous avons besoin de nous en rappeler régulièrement pour s’en imprégner.

L’ikigai est évolutif : Connaitre son ikigai est une boussole qui donne une direction très claire à notre vie. C’est un état d’être profond qui est synonyme d’une grande paix intérieur.

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